" Dès l'enfance, je me suis sentie différente. On disait que j'étais trop émotive. L'adolescence a été une période douloureuse. C'est à l'âge adulte que j'ai pris conscience de ma grande sensibilité en me documentant sur le sujet. Il n'y a pas longtemps encore, ce trait de caractère m'agaçait car il me renvoyait à ma vulnérabilité. Mais depuis peu, en travaillant sur moi, j'ai décidé de l'assumer. Cela a tout changé". Lucie 39 ans, hypersensible.
Les personnes hypersensibles ou à "haute sensibilité" ont une plus grande réactivité aux stimuli extérieurs. Ils analysent plus, absorbent les ambiances, sont réceptifs à leur environnement, et souvent à fleur de peau. D'un point de vue émotionnel, c'est les montagnes russes. Il en résulte un décalage de vécu avec leur entourage qui ne comprend pas toujours les réactions "disproportionnées" et les comportements que cela engendre.
Que faire pour se sentir mieux ?
Il est important pour ces personnes de tenir à distance ce qui les impacte trop. Eloigner les sources de stress ou essayer de les affronter avec tempérance. Après un pic émotionnel, on peut revenir au facteur déclencheur et analyser la situation à froid, car face à un évènement, on a toujours le choix de ses pensées et plusieurs options sont possibles. Il est toujours intéressant de revisiter sa réaction originelle pour essayer de considérer les choses avec plus de hauteur. Cela aide à relativiser et à faire baisser la tension.
Comment réagir quand on se sent envahi ?
Si on est dans un environnement bienveillant, on peut expliquer : "ça va passer, je suis très sensible".
Si on ne souhaite pas se dévoiler, on peut se retirer le temps que ça passe.
Et la sophrologie ?
La relaxation et la cohérence cardiaque sont totalement indiquées pour travailler sur sa sensibilité et son émotivité. Ces pratiques permettent de se sentir plus résistant face aux situations de stress. La sophrologie contribue à mieux canaliser ses émotions sans chercher à les ignorer ou à les faire taire. Cela se fait naturellement au fil de la pratique. L'ancrage corporel, la respiration et le travail sur la conscience de soi oeuvrent à renforcer les limites. On fait de la place à cette sensibilité et on en tire parti sans la juger négativement. L'assumer et l'accepter, c'est le premier pas.
A l'instar de Lucie, je suis moi aussi une personne hypersensible. J'ai appris à ne pas me mettre en danger, et surtout, à faire confiance à mon intuition (notre super pouvoir) pour faire des choix vertueux et éloigner ce qui m'oppresse. Être doté d'une grande sensibilité, c'est un peu comme si on n'avait pas la protection suffisante pour se frotter au monde, c'est parfois douloureux. Mais quand on comprend notre fonctionnement et que l'on agit en cohérence avec notre nature, tout s'apaise. Mieux vivre avec mon hypersensibilité, oui c'est possible.
Il est essentiel de se faire suffisamment confiance pour trouver où est notre place et avec qui. Le corps est un magnifique outil pour cela car on ressent véritablement si on est en phase avec son environnement à travers les émotions et les sensations (ça se noue ou ça pétille ?).
Quand on a trouvé sa place au travail, des relations de confiance, du sens à sa vie on s'épanouit sans entraves, car cette singularité devient un véritable atout dans notre vie professionnelle et personnelle. Pour cela, il faut comprendre son fonctionnement et pourquoi pas, se faire aider par un professionnel spécialisé dans l'hypersensibilité (et certainement hypersensible lui-même).
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